Cet article aurait du être le premier de ce blog, je répare ce grave manquement en le promouvant premier article de l’année. Ce n’est pas un oubli, c’est juste une sorte de déformation professionnelle : à force de vivre cette question au quotidien il m’a semblé que le B.A-BA de comment on s’y prend pour choisir un métier était un de ces lieux communs connus de tous. Mais j’ai fini par réaliser que ce n’est pas si évident pour tout le monde.
Choisir un métier n’est certes pas une mince affaire, mais cela peut être plus facile qu’il n’y paraît si on accepte de tenir compte d’une certaine complexité. Je m’explique… Lorsqu’on cherche un métier ou une formation, on s’appuie principalement sur ce qu’on aime faire, voire pour certains, en éliminant tout ce que l’on n’aime pas faire. Certes, c’est un bon début, mais ce n’est pas suffisant.
Le choix d’un métier, aussi légère la comparaison soit-elle, c’est un peu comme le choix d’une tenue. Il ne suffit pas que le vêtement nous plaise, encore faut-il qu’il nous aille bien en étant adapté à nos particularités physiques et qu’il soit adapté aux circonstances, c’est-à-dire qu’il nous permette d’être pleinement à l’aise pour l’activité qu’on s’apprête à faire.
Autrement dit, il s’agit de tenir compte des 3 pôles suivants : Aptitudes – Personnalité – Intérêts.
1° Aptitudes :
Un vrai travail d’exploration mérite souvent d’être fait pour aller au-delà de la « casquette » d’élève et éviter de réduire les aptitudes du jeune à ses seuls résultats scolaires. Si l’école permet l’expression de certaines compétences, elle ne résume pas à elle seule la richesse du potentiel d’un adolescent. Remplir des tests d’aptitudes qui sont indépendants des connaissances scolaires peut être un bon moyen d’identifier ses forces. On peut également inviter le jeune à élargir le spectre d’investigation en explorant ses activités extra-scolaires. Organiser une boum, redécorer sa chambre, construire une cabane en bois, confectionner des cups cakes, vendre ses jouets au vide-grenier du quartier, construire des maquettes… démontrent des compétences non-négligables. Nous avons tous un potentiel de base, certaines prédispositions et atouts particuliers, il est essentiel d’en tenir compte et de chercher un métier qui permette de les valoriser.
2° Personnalité :
C’est une question souvent très complexe pour l’adolescent, ils ont un avis à peu près sur tout, mais demandez-leur de parler d’eux et là, un long silence s’installe. Si l’on sait que l’adolescence est par définition une phase de transition et de construction identitaire on ne devrait pas s’en étonner; mais ça met en exergue combien il est complexe pour un jeune de 15 ans qui ne sait pas qui il est de devoir choisir qui il veut devenir.
Il s’agit, ici, de créer un dialogue avec le jeune pour comprendre sa manière d’être privilégié avec ses amis, avec sa famille, à l’école, dans l’exercice de sa passion. En regroupant les informations, en explorant ainsi différents contextes, on reconstruit avec lui le fil rouge qui relie ses diverses attitudes qui peuvent sembler parfois contradictoires (j’aime la nouveauté mais je crains le changement, je parle peu à la maison mais avec mes amis je suis un boute-en-train, je suis calme de nature mais quand je perds un match je me mets hors de moi…). Ce qui rend la définition de soi encore plus délicate c’est que le jeune doit essayer de concilier l’image approximative et floue qu’il a de lui-même avec toutes celles que les autres lui renvoient : mes copains pensent que je suis sûr de moi, maman dit que je suis rêveur comme elle, papa dit que j’attache trop d’importance à mon look, mon prof de français dit que je suis curieux en classe, celui d’allemand que je rêvasse trop, … Il est donc nécessaire de pouvoir prendre un peu de recul, soit en consultant une personne externe et neutre, soit en mettant par écrit les choses. Les questionnaires de personnalité peuvent également fournir un éclairage complémentaire.
3° Intérêts :
Qu’est-ce que j’aime faire ? A priori cette question-là est plus facile à résoudre que les 2 premières, mais ce n’est pas forcément le cas. S’ils savent ce qu’ils ne veulent pas faire (en tête des hits parades de l’originalité : je ne veux pas être assis derrière un bureau toute la journée), ils ne savent pas toujours ce qu’ils veulent faire.
Dans tous les cas, les rêves sont une source d’information précieuse. Je ne parle pas des métiers dit « de rêve » que toute une génération rêve soudain d’exercer parce qu’elle s’identifie à des modèles (star de télé réalité, expert de la police scientifique, star du tunning, figurant dans un clip de rap, etc,…) je pense plutôt aux rêves du jeune, ceux qu’il a nourris aussi loin qu’il s’en souvienne. Je vois souvent ce même sourire gêné lorsque je demande aux jeunes les métiers qu’il a rêvé d’exercer. On les somme si souvent d’avoir « unpeulespiedssurterre » qu’ils ont parfois honte d’avouer leurs rêves. Peu importe à ce moment-là qu’ils soient réalisables ou pas, ce qui compte c’est d’identifier le point commun de ces différents rêves pour découvrir quels intérêts profonds ils révèlent. Nous aurons ainsi une base solide à exploiter pour dessiner un projet plus compatible avec les exigences du marché du travail.
Une fois cette piste explorée, on peut continuer l’investigation en visitant ses passions et ses loisirs privilégiés. Il s’agit de distinguer les activités régulières des expériences anecdotiques que le jeune surinvestit un peu artificiellement (du genre : la photographie est une de mes passions, j’ai toute une galerie de selfies à mon actif).
On peut ensuite partir à la découverte des moteurs et des motivations du jeune ; qu’est-ce qui le met en mouvement : le goût du défi, la soif d’apprendre, le besoin de résultats, le goût de la nouveauté, l’envie de faire plaisir aux autres, … ? Il est également intéressant de l’amener à réfléchir à ses valeurs afin de définir dans quel environnement et quelle culture d’entreprise il pourrait le mieux se reconnaître. A cette étape, les inventaires d’intérêts et questionnaires de valeurs peuvent être intéressants.
Une fois que l’on a fait l’exercice de définir notre sphère d’aptitudes, notre personnalité et nos intérêts, l’étape suivante est de lister les métiers qui se trouve à l’intersection de notre diagramme. Consulter des listes de métiers ou des sites spécialisés (www.orientation.ch) peut être alors très utile, car chacun a une vision du monde du travail partielle souvent conditionnée par les domaines d’activités de son entourage proche.
Identifier quelques métiers correspondant à son profil est déjà une très grande avancée. C’est le début d’un nouveau chapitre, celui de l’exploration active qui permettra au jeune de se familiariser avec différentes professions à travers des stages, des documentations, des rencontres avec des professionnels pour vérifier si ceux-ci lui conviennent (développement à suivre dans un prochain « je dis… »).
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